Le béton cellulaire est un matériau de construction en pleine expansion dans l'habitat, en particulier individuel. Normal, il est bourré de qualités. Economique, facile à poser et peu polluant, c'est un bon isolant phonique et thermique.
Le béton cellulaire est né en Suède en 1924. Son invention est attribuée à J.A. Eriksson, qui a conjugué deux découvertes antérieures : celle de W. Michaelis qui, en 1880, inventa l'auto- clavage du mélange chaux-sable-eau, et celle d'Hoffmann qui, en 1889, mit au point la technique de l'expansion du mortier. L'ingénieur suédois ajouta dans un premier temps une petite quantité de poudre de métal (aluminium) au mélange sable fin-chaux-eau avant d'améliorer le procédé par une cuisson en "autoclave". La première commercialisation du béton cellulaire s'est faite sous la marque Ytong en 1929.
Employé pour la construction de maisons individuelles et de bâtiments, le matériau connaît une rapide expansion dans toute l'Europe. En France, la première usine s'installe à Maisse, près d'Étampes, construite par l'entreprise suédoise Siporex, rachetée comme Ytong, en 2004, par le fabricant Xella, qui commercialise dorénavant le produit sous l'appellation "Thermopierre". Créée en 2005, la société HL2R, propose aussi une gamme de blocs de béton cellulaire sous la marque "Porit".
Un matériau performant, sain et économique
Pour la fabrication du béton cellulaire, on prépare un mélange homogène de matières premières (sable+chaux+ciment+eau +agent d'expansion), que l'on coule dans des moules. Après quelques heures de repos dans une étuve, la matière a pris du volume et devient suffisamment solide pour être démoulée. Ce "gâteau" est alors découpé au fil d'acier. Puis il subit un traitement thermique en autoclave (sous une pression de 10 bars et à une température de 180 °C pendant 10 à 12 heures), qui lui confère ses propriétés mécaniques. Il est alors prêt pour le conditionnement.
Le "Thermopierre" est un matériau sain, non fibreux et exempt de tout COV (composé organique volatil). Sa composition dense le rend non combustible, 100 % ininflammable et en fait un bon rempart contre les bruits. De plus, c'est un très bon isolant thermique avec un lambda de 0,10 W/m.K ! Il n'est donc pas nécessaire d'ajouter un isolant à l'intérieur ou à l'extérieur de la maison. Et son importante inertie thermique lui permet de réguler naturellement la variation de la température à l'intérieur du bâtiment, contribuant ainsi aux économies de chauffage et de climatisation.
Il affiche également un bilan énergétique satisfaisant : "Sa fabrication est non polluante, elle bénéficie d'ailleurs de la certification ISO 14001 sur l'environnement et nécessite très peu d'énergie : 250 kWh pour produire 1 m3 contre plus de 1 500 kWh pour la brique de terre cuite", explique Valérie Tardy, directrice marketing et communication de Xella Thermopierre. Ce fabricant a lancé lors du salon Batimat (voir encadré) le premier "Bloc Bio Climatisant" répondant aux exigences des labels : Maison passive, Minergie et Effinergie. En effet, grâce à leur composition et leur épaisseur de 50 cm, les murs montés avec ces blocs présentent une excellente performance thermique engendrant une absence totale de pont thermique.
Hyperléger et facile à poser
Côté mise en oeuvre, ce bloc est facile à manipuler grâce à sa légèreté (350 à 800 kg/m3 contre 2 400 kg pour le béton ordinaire), mais aussi grâce à l'ergonomie des blocs, équipés de poignées intégrées. Sa pose est rapide, puisqu'il est scellé par des joints minces (2 mm) avec un mortier-colle spécial (certifié CSTBat). Une technique qui permet d'économiser le mortier et d'offrir une étanchéité optimale. Autre avantage : après avoir appliqué un enduit, on peut poser dessus toutes sortes de finitions (peinture, carrelage...). L'engouement pour ce matériau a d'ailleurs permis de développer ses applications à l'intérieur, sous forme de cloisons, de planchers, jusqu'aux plans de travail...
Source : http://www.cotemaison.fr