Quels matériaux préconiser pour la construction des parois pleines ?
Globalement on différence les matériaux “classiques” des matériaux à isolation répartie (appelés aussi monomurs) et du bois ; leurs propriétés respectives sont à étudier en regard des besoins et des contraintes du maître d’ouvrage.
Les critères de choix
Les matériaux de construction vont jouer un rôle capital dans l’isolation du bâtiment. Il s’agit donc de proposer le compromis idéal entre un matériau présentant une bonne résistance R, pour éviter les pertes thermiques en hiver, et une inertie suffisante pour retarder la pénétration de la chaleur en hiver.
Bien évidemment, en plus de cela l’artisan prend en compte les qualités constructives des matériaux, les coûts d’investissement mais aussi de fonctionnement, la facilité de mise en œuvre sur le chantier, la disponibilité de matériaux locaux…Le respect des normes et des réglementations sera un élément de choix important.
Les matériaux classiques
Il s’agit des parpaings, des briques pleines et des briques creuses. Leur pouvoir isolant est faible : la résistance R est comprise entre 0,19 et 0,45 m² ·°C / W (épaisseur 20 cm). Ils doivent donc obligatoirement être associés à une isolation renforcée, afin de respecter la réglementation en vigueur (RT2005 notamment).
Les matériaux à isolation répartie
Différents types de matériaux existent : le béton cellulaire, les briques alvéolaires, les briques en pierre ponce… Leur caractéristique principale est de contenir de l’air qui, renfermé dans des espaces hermétiques, aura un fort pouvoir isolant. Cela leur confère une résistance R allant de 1,33 à 1,67 m² · °C / W (épaisseur 20 cm). Par exemple une maison construite en briques alvéolaires d’une épaisseur classique de 37,5 cm peut se passer d’un isolant complémentaire, même dans le nord de la France ! Il est cependant préférable d’en ajouter un, pour renforcer encore plus l’isolation.
Par contre, l’utilisation de ces matériaux sans les accessoires spécifiques : blocs pour linteaux, chaînages, poteaux ...n’a quasiment pas d’intérêt. En effet, un linteau en béton dans une façade “monomur” va générer un pont thermique au-dessus de l’ouverture, ce qui annule les propriétés du matériau !
La mise en œuvre de matériaux comme les briques alvéolaires terre cuite mettent généralement plus de temps que des parpaings ; la perte de temps est néanmoins réduite par l’application de joints minces “roulés”, plus rapides, et par l’emploi des blocs - accessoires.
Les fournisseurs de ces matériaux accompagnent les entreprises du bâtiment à la première mise en œuvre sur chantier.
Le bois
Le bois est depuis toujours un matériau de construction utilisé par l’homme. Et pour cause ! ses multiples qualités constructives, isolantes, sanitaires, esthétiques… sont très appréciées.
Différents modes de construction bois existent : maison à ossature bois, technique du poteau – poutre, construction en panneaux ou en bois massif (fustes…). D’une résistance variant de 1,43 à 2,9 m² · °C / W (épaisseur 20 cm) selon le mode constructif, il peut ou non être associé à un isolant complémentaire. Selon les souhaits du maître d’ouvrage, il va présenter des aspects variés : bardage bois, autre ou crépi ; bois intérieur visible ou non.
D’autres matériaux existent, tels que le chanvre (béton de chanvre par exemple), la paille, la terre, les parpaings en bois… Certains de ces matériaux n’ont pas (encore) d’avis technique, il sera donc très délicat de les proposer au maître d’ouvrage, en particulier pour des donneurs d’ordre publics.
Source : http://www.ecomet.fr